Niché au cœur des terres fertiles du pays d’Apt, le Domaine de Mayol trouve ses racines dans l’Antiquité. Les Gallo-Romains, fins connaisseurs de la vigne, y avaient déjà reconnu un terroir d’exception. En témoignent les vestiges d’une « villa » romaine (ferme agricole) découverts lors de la restructuration du vignoble, preuve tangible que la culture du vin s’épanouissait ici bien avant les premiers écrits relatant son existence. Mais c’est au Haut Moyen Âge que le domaine prend véritablement son essor, sous l’influence d’une figure illustre : Dom Mayeul d’Albion d’Apt. *

Quatrième abbé de l’illustre Abbaye de Cluny, il administre l’un des plus vastes ordres monastiques d’Occident et possède d’immenses terres dans la région d’Apt, berceau de la famille. Soucieux de la prospérité du clergé, il lègue une partie de ses domaines à l’Église, comme en atteste le cartulaire de l’église d’Apt.

Ce dernier révèle une vérité frappante : parmi tous les biens transmis, la vigne occupe une place prépondérante. Plus de cinquante chartes détaillent son exploitation, de la plantation des ceps aux méthodes de culture, en passant par les droits de propriété. Au fil des siècles, le Domaine traverse les âges, survivant aux guerres, aux famines et aux bouleversements politiques. Il contribue, à son échelle, à la réputation viticole de la région. Mais la Révolution Française vient bouleverser son destin.

Le clergé, exproprié, voit ses terres redistribuées. Toutefois, la vigne, enracinée aussi profondément dans la terre que dans l’histoire, ne disparaît pas. Les archives familiales entretenues par Esprit Sauvan, attestent de la reprise progressive des terres, des dîmes versées à l’Église et des partages successifs entre héritiers. En 1813, un legs particulièrement précieux est consigné : celui du pressoir, symbole de la continuité du domaine.